SANDRO BOTTICELLI (1444/45-1510)

             -« LA NAISSANCE DE VENUS » (1485/86)   175x279 cm.

            Galerie de Offices – Florence

     

              Ce célèbre  tableau représente le premier nu féminin de la peinture italienne. Il est inspiré de « l’Aphrodite anadyomène » du peintre grec Apelle, portraitiste d’Alexandre le Grand, illustrant le mythe grec antique de la Vénus sortant des eaux, dont l’original a maintenant disparu.

La représentation iconographique est aussi très proche de la « Vénus à la coquille » fresque ornant le mur d’un jardin de Pompéi, qui fut exécutée bien avant l’éruption du Vésuve en l’an 79, que Botticelli ne pouvait cependant pas avoir connue, n’ayant été découverte que lors des fouilles de 1952.                   

                                                                                   

                                                "Vénus à la coquille"  de Pompé du Musée de Naples

Il s’agirait au demeurant du portrait de Simonetta Vespucci, une jeune génoise célèbre pour sa beauté éclatante, égérie de Julien de Médicis frère de Laurent le Magnifique, et qui devait mourir prématurément jeune, emportée par la maladie.

Dans ce tableau commandé par les Médicis, le nu de Botticelli a sans aucun doute dû faire figure d’avant-garde par son audace, aux esprits religieux et puritains de l’époque ; et encore  faut il nous considérer privilégiés d’être en mesure d’admirer ce chef-d’œuvre, compte tenu de la réaction initiée par le prêtre dominicain Savonarole , envers ces « sectes hérétiques » d’orientation néo-platonicienne, qui fit bientôt rage, à tel point que Botticelli aurait lui-même  porté certaines de ses œuvres considérés profanes, au bûcher !   

Avec une suavité toute florentine, la déesse de l’Amour est représentée sous des lignes très pures et des formes diaphanes, ayant pour effet de sublimer la valeur absolue de la beauté platonicienne du corps de la femme, mais aussi en la « dénudant » pratiquement de toute sensualité ; il s’agit donc bien là de la « Vénus Humanitas » dans toute sa chasteté pudique.

On retrouve cette pureté des formes dans plusieurs autres œuvres d’atelier de Botticelli, dont notamment la « Vénus Pudica » de 1486/88 du Musée de Berlin, qui revêt les mêmes caractéristiques, avec cependant une légère variation dans la chevelure.                                                                                                                                                                                                                                                                               


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