MICHEL-ANGE BUONARROTI (1475-1564)
-« LE PÉCHÉ »
Séquence de l’histoire de la Genèse de l’humanité selon la Bible.
Fresque du plafond de la Chapelle Sixtine au Vatican (1508/12)
L’Ève apparaissant dans la partie gauche de la séquence du jardin d’Eden, et évoquant la tentation du péché originel, incarne un nu féminin intéressant à maints égards compte tenu du fait que Michel-Ange se passionna dans l’ensemble beaucoup plus pour le nu masculin que pour le nu féminin.
En premier lieu, la caractéristique stylistique fondamentale de son Ève réside dans la forme profondément matiériste que Michel-Ange a utilisé pour la représenter, ce qui la situe parfaitement dans son rôle.
Il s’agit au demeurant d’un style très sculptural, issu de la prodigieuse maîtrise de Michel-Ange en tant que sculpteur, où la masse du personnage est accentuée par un effet de volume dans des tonalités relativement froides, mais qui permettent de dégager dans cette scène une puissance et une amplitude exceptionnelle, que par ailleurs la rénovation récente met d’autant plus en valeur.
Dans un autre registre, il est également remarquable d’observer la position du visage d’Ève se détournant pudiquement du corps d’Adam, sans doute pour mieux succomber à la tentation du péché, mais qui a pour conséquence d’éliminer toute effet de sexualité à la scène malgré le rapproché évoquatif de chacun de leurs corps.
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